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Histoire de Maman : Yasmine (@ely_killeuse), maman Body Positive

Puisque le congé paternité vient d’être rallongé à 28 jours pour permettre aux pères de s’impliquer dès le début et de profiter d’un temps précieux avec leur nouveau-né, ce mois-ci, nous avons décidé de donner la parole à l’un d’eux. Professeur des écoles, auteur, illustrateur et père de deux enfants, Yannick Vicente publie « Je suis papa, 28 jours pour trouver ses marques » (éditions Leduc), un guide truffé de conseils précieux pour trouver sa place dans le nouveau trio familial. 


Comment a commencé l’aventure d’Ely killeuse sur Instagram ? 

En 2013, j’avais commencé à perdre du poids, je voulais continuer et je suis allée sur Instagram pour trouver un peu de motivation, grâce à des hashtags comme #regimeuse par exemple, avec lequel on partage des astuces et des recettes... Comme tous les régimes, ça a fonctionné un temps, j’ai beaucoup partagé, ma communauté a grandi et puis j’ai repris et reperdu du poids, pendant ce temps ma communauté a pris de l’ampleur. (Pour atteindre 151K d’abonnés en 2021, ndlr) 


Comment es-tu devenue une voix du mouvement body positive ?

J’ai découvert le body positive sur les réseaux sociaux et j’ai commencé à partager sur tous les sujets autour de l’acceptation du corps. En 2017 ce n’était pas encore très répandu, je faisais partie des rares françaises à en parler : les éditions Marabout m’ont proposé d’écrire le livre sorti en 2018 : Body Positive Attitude. 


Comment définir ce mouvement ? Qu’est-ce qu’il a changé pour toi ?

Tout simplement, le body positive ça signifie positiver son corps quel qu’il soit. Ce que ça a changé pour moi ? J’ai décidé d’arrêter complètement les régimes. Mon livre je l’ai écrit pour celles qui sont en surpoids mais aussi pour les « stéréotypement » minces, qui ne s’acceptent pas mieux que les autres ! Moi-même, à l’époque où j’ai souffert de TCA (troubles des conduites alimentaires) et où sont apparus mes problèmes avec mon image et mon corps, je faisais du 36, mais je ne me voyais pas telle que j’étais. Je trouve important de démocratiser le discours body positive, parce que les minces aussi sont mal dans leur peau !


D’où vient le problème selon toi, des diktats que l’on s’impose ou des images que l’on nous impose ?

Je pense que c’est clairement la société qui nous met ça dans la tête, et qui crée une image à laquelle on cherche à correspondre. Le corps est devenu une mode, comme si on pouvait le modifier en fonction de la saison : quand j’avais 15 ans, être une belle fille c’était être mince avec des petits seins, aujourd’hui il faut le ventre et les fesses de Kim Kardashian. Mais on ne peut pas changer un corps comme une garde-robe !


Pourtant il y a une vague qui déferle dans la pub et sur les réseaux sociaux qui nous montre des corps plus « normaux » parce que variés et moins retouchés…

Oui, le mouvement body positive a eu un véritable impact dans la publicité. Les marques surfent sur la vague et commencent à mettre des modèles plus variés et tant mieux. Même si c’est un pur calcul marketing, ça ne peut que faire du bien aux jeunes filles, aux femmes, de scroller et de voir des corps différents. 


En 2020 tu es devenue maman d’un petit garçon. Qu’est-ce que la maternité a changé dans ta relation à ton corps ?

Devenir maman a fait passer mon corps au second plan. On n’a plus vraiment le temps de se regarder le nombril quand on se retrouve lâchée dans la nature avec un nouveau-né et qu’on est censée savoir quoi faire grâce au fameux instinct maternel ! J’ai très rapidement retrouvé mon poids d’avant, même si mon corps avait changé. Il n’y a qu’une chose qui me dérange aujourd’hui, c’est ma poitrine qui a subi mes régimes et l’effet yoyo depuis que j’ai 13 ans : mes seins tombent et l’allaitement n’a rien arrangé ! J’avais déjà le projet de me faire opérer pour faire une réduction mammaire, la maternité a confirmé mon choix. 


Est-ce que la grossesse a été difficile à assumer pour toi physiquement ? 

J’ai vécu une grossesse géniale, je me sentais bien dans mon corps même si j’ai eu tous les symptômes gênants (nausées, etc). Il faut savoir que deux ans avant de tomber enceinte de Yaël, j’ai été enceinte pendant 3 mois, c’était un œuf clair : j’ai pris du poids comme une grossesse classique et finalement il n’y avait pas de bébé, j’ai subi 3 curetages. C’était une période difficile physiquement et moralement : j’ai arrêté le sport, j’ai pris dix kilos et je les avais encore lorsque je suis retombée enceinte. Heureusement que j’étais body positive car j’aurais moins bien vécu cette épreuve. 


Depuis la naissance de Yaël, tu parles beaucoup du post-partum sur ton compte, quels messages reçois-tu de ta communauté sur ce sujet ?

Les messages que je reçois témoignent de la solitude des jeunes mamans qui n’osent pas se plaindre ou qui se sentent honteuses de ne pas y arriver, de ne pas être aussi heureuses qu’elles le devraient. J’essaie de libérer la parole sur ce sujet, en montrant qu’il y a des jours géniaux et des jours pas faciles, des jours où l’on ne fait que pleurer. Si une personne te dit : regarde c’est normal, c’est mon cas aussi, ça rassure tout le monde.


En tant que maman, Instagram est donc plutôt un soutien ?

Aujourd’hui je peux tomber sur des mamans qui ont l’air de vivre un post-partum de rêve alors que moi je suis au bout du rouleau, mais il y a aussi le contrepoint qui commence à équilibrer la balance : #monpostpartum #gardetesconseils des hashtags qui permettent de s’exprimer et de se sentir moins seule. Pour le corps et la mode c’est pareil, on ne peut pas faire changer les couvertures et les pubs dans les magazines, mais sur les réseaux sociaux on 

peut prendre le pouvoir et ça marche. 


Quels conseils donnes-tu dans ton livre pour ne pas se faire aspirer par les réseaux sociaux ?

Maîtriser son feed ! Je rappelle que sur Instagram c’est nous qui choisissons ce que nous voulons voir. Mon premier conseil c’est de faire le tri, d’arrêter de suivre les gens qui nous donnent un sentiment de culpabilité, et de commencer à liker uniquement les comptes qui nous font du bien. 


Selon toi qu’est-ce qu’on ne dit pas assez aux futures et aux jeunes mamans ?

Tout passe. Ça me donne envie de pleurer quand je le dis. J’ai envie de leur dire que ça va aller, que c’est une vague, qu’on apprend à nager dans la vague, on boit la tasse parfois et on ressort la tête de l’eau. Pour moi la maternité c’est vraiment ça, c’est comme nager en pleine mer. 


Retrouvez Yasmine sur Instagram https://www.instagram.com/ely_killeuse/ et découvrez son livre : Body Positive Attitude, Marabout

https://www.decitre.fr/livres/body-positive-attitude-9782501159838.html 


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